Édito septembre 2018 – Laurence Jeuffroy

Laurence Jeuffroy, Psychologue clinicienne et infirmière.

En 2018 l’hypnose fascine toujours… Elle garde ce côté spectaculaire et magique comme en témoigne notamment l’intérêt des médias qui continuent de s’emparer rapidement de sujets la concernant : mettre en lumière son aspect spectaculaire, évoquer la demande de certains patients désireux d’être endormis pour se réveiller débarrassés de leur dépression après une seule séance…

L’hypnose a d’ailleurs commencé à faire parler d’elle au XVIIIe siècle via le fluide magnétique universel d’Anton Mesmer. A cette époque, des transes spectaculaires y étaient observables : apparentées à des crises convulsives collectives, des femmes de Bonne Société perdaient notamment le contrôle, devant des spectateurs fascinés. Ainsi Mesmer, tout en cherchant l’approbation des hommes de sciences, utilisait déjà cet aspect spectaculaire pour convaincre de sa réalité.

De l’observation du spectaculaire à l’étude de ce qui est observable…l’hypnose aura intéressé les contemporains de Mesmer et, de disciples en disciples, permis son évaluation scientifique et l’intérêt des neurosciences.

Alors certes, elle garde ce côté mystérieux, voire « magique » tant parfois ses résultats thérapeutiques sont rapides ou impressionnants ; comme lorsqu’après une ou deux séances d’hypnose le patient arrête de fumer alors qu’il s’en croyait incapable, ou bien encore lorsqu’une personne souffrant de la phobie des aiguilles, s’évanouissant à chaque prise de sang, se voit capable après quelques séances d’hypnose, d’accepter les ponctions veineuses en restant détendue….

Bien d’autres exemples pourraient encore être donnés pour mettre en lumière l’efficacité de l’hypnose thérapeutique. Il est néanmoins important d’apporter régulièrement un recadrage nécessaire afin d’affiner la justesse de l’information.

Prenons notamment l’exemple de l’hypnosédation au bloc opératoire dont l’usage se fait en complément de l’anesthésie locale lors de certaines interventions chirurgicales. Utilisée comme adjuvant, l’hypnose peut parfois permettre au patient (avec son consentement et en cohérence avec les procédés médicaux) d’éviter le recours à une anesthésie générale. Elle permet alors de diminuer voir de faire disparaître l’anxiété, d’augmenter le confort du patient et par conséquent d’impacter positivement sur la consommation d’anesthésiques et d’antalgiques.

Certains actes d’exploration sans incision comme la colposcopie exploratoire, pourront aussi être réalisés lors de séance d’hypnose formelle. Dès lors qu’ils sont pratiqués par un professionnel de santé formé, lequel connait également les gestes et étapes associés à l’examen, la pratique de l’hypnoanalgésie permettra d’accompagner le patient, de transformer ses représentations et ainsi rendre la situation acceptable voire confortable.

Il semble ainsi nécessaire de continuer à donner des informations précises, étayées par les données de la science pour expliquer au grand public comment fonctionne l’hypnose et permettre une meilleure compréhension de ses applications.

Comme mentionné en ouverture du Congrès Mondial d’Hypnose (Montréal, Aout 2018), il est important de développer la recherche scientifique au sujet de l’hypnose pour qu’elle ne reste pas figée dans cette représentation magique, dans cette fascination qui fait aussi peur qu’elle n’attire.

Nous pouvons encourager à la vigilance : à se former, à s’informer et surtout à garder à l’esprit que l’hypnose thérapeutique à pour objectif d’êtr utilisée comme un outil supplémentaire à un savoir-faire des professionnels de santé, un complément dans un domaine de compétences.

Institut Français d'Hypnose

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