Wizard of the desert – Milton H. Erickson

A l’occasion de la sortie en France du film « wizard of the desert » consacré à Milton Erickson, toute l’équipe de l’institut RIME* met en commun ses réponses pour évoquer avec nous ce projet, son évolution et l’éclairage qu’il apporte sur Milton H. Erickson et sa pratique.

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1- Pourriez-vous présenter le film dont il est question, son histoire et son contenu ?

Le projet  a mis plusieurs années à se concrétiser.  Alexander Vesely, cinéaste et psychothérapeute autrichien, petit-fils de Victor Frankl, s’est profondément intéressé à Milton Erickson et a voulu faire un film amenant à une connaissance plus intime de l’homme Erickson. Il a dû user de patience pour solutionner les réticences des membres de sa famille et de ses proches pour réussir finalement à les interviewer, obtenant des témoignages très nouveaux et éclairant la personne de Milton Erickson de manière inédite.

 2- La première en France de « Wizard of the Desert » a été un succès, et la présence de Roxanna Erickson pour échanger avec l’audience a été d’un grand enseignement. Quel souvenir gardez-vous de cet événement ?

Un souvenir sensationnellement sensoriel, une sensation de chaleureuse bienveillance. Dans la salle feutrée du cinéma rouge orangé, une grand surprise de voir autant de monde… Sensation de proximité et de simplicité… Beaucoup de personnes nous ont remerciés d’avoir présenté ce film. Un moment très fort d’émotion et de partage, la joie de partager avec du « grand public » les apports d’Erickson.

 3- Le film présente différentes facettes d’Erickson : esprit travailleur tout autant qu’intuitif, comme on le sait, mais aussi des aspects plus en contrastes, assez loin du mythe que l’on en fait parfois en France. Qu’en retenez-vous ?

L’idée d’engagement relationnel. Erickson observe son patient mais ce n’est pas de l’observation distante.  Il entre en transe… La transe comme observation participante et active…C’est utile de sortir du mythe.  Les mythes sont parfois dangereux. Beaucoup d’humanité, avec ses limites aussi. Erickson apparait vraiment comme quelqu’un de très intuitif, connecté à lui-même et à l’environnement, et avec une très grande force de résilience.

Erickson avait aussi des côtés « sombres  » et parfois durs en thérapie. Elizabeth, sa femme lui apportait parfois une modération. C’était aussi une autre époque, et il est probable qu’à la nôtre, il n’aurait pas eu la latitude d’avoir exactement le même comportement. Il pouvait demander à ses patients des choses qui semblent impossibles aujourd’hui. De même, son mode d’exercice et de rémunération ne sont plus compatibles avec notre société.

4- On ressent une sorte de paradoxe à l’issue de ce documentaire : on comprend que cet homme, Erickson, a ouvert de nombreuses portes et a bouleversé des dogmes. En même temps, on comprend que son héritage a moins influencé le champ psychothérapeutique que cela est parfois avancé. De fait, l’hypnose reste aux Etats Unis une pratique assez minoritaire. Alors de votre point de vue, que reste-t-il de la modernité de la pensée d’Erickson ?

Le problème avec le travail d’Erickson, c’est que l’on ne peut pas en faire une théorie du « grand tout », donc cela limite son utilisation à des fins dogmatiques. En bref, comme ce n’est pas une idéologie, ça peut se diffuser moins bien chez ceux qui cherchent une position de savoir… Ce qui compte, c’est quand les patients sont contents du travail fait.  Là nous sommes réellement utiles. Il reste de la pensée d’Erickson une vision positive de notre inconscient et l’idée que chaque patient est unique, tout comme chaque thérapie l’est aussi. Il reste également l’idée toujours étonnante aujourd’hui, et au combien écologique et intégrative, d’utiliser tout ce qui peut être utile à la thérapie et au patient.

 5- Les différents intervenants de ce documentaire : famille, amis et élèves du « wizard » lui rendent un hommage certain, et comme on l’aura compris un hommage d’autant plus essentiel qu’il est authentique. Dans vos discussions avec Roxanna Erickson, avez-vous discuté des aspects que ces proches considèrent comme le plus important à retenir du « maître » ?

Faites du vous-même, soyez vous-même. Dans le cadre de l’éthique et de la démarche ericksonienne de respect de ce qui constitue l’originalité et l’unicité de chaque être. Observer 3 fois, aller à la rencontre de l’hypnose, faire avec nos faiblesses. De ce que Roxanna dit on  retient la joie et la connexion à notre propre enfance, le besoin constant de faire des découvertes et des expériences. Roxanna témoigne du coté farceur et ludique de son père, ainsi que de son insatiable ancrage dans la vie et dans l’expérience. Ce sont pour nous les fondements mêmes de ce qui nous fait aimer la thérapie.

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wizard-of-the-desert-2-70Le DVD Wizard of the desert est distribué en France par l’Institut Milton H. Erickson de Rezé
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* Merci à Thierry Servillat, Bernadette Audrain-Servillat, Elise Lelarge, Isabelle Prévot-Stimec, Pierre-Henri GARNIER pour leurs réponses.

Première mise en ligne : avril 2014

Institut Français d'Hypnose

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