Portrait d’hypnopraticien – 5 questions à… Rémi Etienne

Infirmier au centre de lutte contre le cancer à Nancy, formé à l’Institut Français d’Hypnose.

Pourriez-vous nous citer votre parcours (formation, expériences professionnelles, fonction actuelle) ?

Je suis actuellement infirmier en oncologie médicale dans un centre de lutte contre le cancer à Nancy, dans un service de soins de support où nous prenons en charge les symptômes et complications de la maladie. Je suis diplômé depuis 2007.
J’ai suivis à l’IFH mon cursus en hypno-analgésie que j’ai terminé début 2011. Je propose actuellement de l’hypnose au sein d’un poste dédié à cet effet pour les poses de cathéters centraux en complément de l’anesthésie ainsi que lors de consultation douleurs organisées par les médecins de mon établissement. Je prépare également en parallèle un diplôme universitaire en soins palliatifs et accompagnement à la faculté de médecine de Nancy.

Comment êtes-vous venue à la pratique de l’hypnose et qu’est-ce que cette méthode vous a apporté dans votre pratique ?

J’ai découvert l’hypnose à travers l’ouvrage de Gérard Salem,  » Soigner par l’hypnose », en effet j’ai effectué cet achat à la suite d’une présentation sur l’hypnose lors du congrès de la SFAP ( Société Française d’Accompagnement et soins Palliatifs) à La Défense courant 2009.

On a souvent dans nos pratiques “le cas index », la situation emblématique qui nous a fait avancer et dont on se souvient. Si c’est votre cas, quel est-il pour vous ?

Nous suivons au sein de mon service beaucoup de patients en situation palliative. Ces patients nécessitent une prise en charge multidisciplinaire faisant intervenir nombre de compétences et de thérapeutiques.
Au cours d’une de ces prises en charge, j’ai pu suivre le parcours d’une jeune dame atteinte d’un cancer du rein métastatique au niveau pulmonaire. Cette jeune femme a présenté au cours de sa prise en charge une dyspnée majeure s’aggravant au fil du temps, les médicaments la soulageaient en partie mais l’angoisse restait au premier plan. Je débutais ma formation et les professeurs nous incitaient, à juste titre, à pratiquer. J’ai pu proposer à cette femme l’outil hypnotique qui s’est avéré très efficace dans la gestion de son stress et de ses angoisses. Elle s’est même approprié certaines techniques qu’elle a pu moduler au fil de son hospitalisation. La satisfaction d’avoir pu soulager un symptôme rebelle en situation palliative a été pour moi un élément décisif dans mon implication et dans le développement de cette pratique au sein de mon établissement.

Quels avantages voyez-vous à l’utilisation de l’hypnose dans les soins en cancérologie, aux regards d’autres moyens pouvant exister de prise en charge et d’accompagnement ?

Les avantages sont nombreux : En effet, l’hypnose est une pratique efficace peu ou pas coûteuse faisant intervenir les compétences du patient et du thérapeute. Souvent lors de la prise en charge d’un patient atteint de cancer, celui ci évoque le sentiment de subir sa maladie sans pouvoir avoir de prise sur ses conséquences. L’hypnose est de ce fait intéressante puisqu’elle soulage les symptômes tout en redonnant au patient un sentiment de contrôle et de confiance souvent altérés.

Comment pourriez-vous situer l’hypnose dans le cadre d’une pratique de soins de support ?

Elle s’articule parfaitement dans le cadre d’une pratique de soins de support puisqu’elle vient compléter les autres approches souvent plus techniques et moins personnalisées. Concernant mon expérience elle reste un adjuvant aux autres thérapeutiques qu’elle vient étoffer de sa composante psychologique et humaniste.


Le Portrait Chinois de l’Hypnose par Rémi Etienne

Si l’hypnose était une œuvre d’art, quelle serait-elle ? « L’empire des lumières » de René Magritte

Si l’hypnose était un personnage, quel serait-il ? « Le chat du Cheshire » dans Alice au pays des merveilles
Si l’hypnose était un lieu, quel serait-il ? L’Islande est une terre très hypnotique…
Si l’hypnose était un animal, quel serait-il ? Le chat
Si l’hypnose était un élément de la nature, quel serait-il ? Un Maelstrom (eau)
Si l’hypnose était une musique, quelle serait-elle ? « Yulunga » de Dead Can Dance
Si l’hypnose était un souhait, quel serait-il ? La guérison

> Voir également la conférence de Rémi Etienne sur l’hypnose en cancérologie (2012)

 

Mise en ligne : septembre 2012

Institut Français d'Hypnose

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